
Les Etrusques ont occupé le centre et le nord est de la péninsule italienne actuelle entre le IXe et le Ier siècle avant J.-C. en y développant une civilisation brillante, pacifique, réservant à la femme une place égale à celle de l’homme dans tous les domaines : politique, familial ou artistique. C’est en cela qu’ils constituent un peuple moderne et singulier dans l’Antiquité. Les tombes destinées à abriter leurs défunts reproduisaient souvent la forme de leurs maisons dont on retrouve peu de traces. C’est pourquoi la plupart des objets exposés dans les musées proviennent de nécropoles qui, parce qu’elles étaient souterraines, ont pu résister au temps et, pour certaines, aux pillages.
Arrivée à Pise vers 8 h. Nous passions si près qu'il avait été décidé d'y faire un arrêt. Nous ne l'avons pas regretté car la découverte de l'ensemble architectural si connu, dans un petit matin pluvieux, vide de touristes, avait un charme singulier et tenait du ...miracle ! Nous avons pu goûter, tranquillement, toutes les nuances du marbre et l'équilibre parfait (oui !) des édifices entre eux : tour, baptistère, cathédrale.
Le matin, la visite commentée du Musée Archéologique de Sarteano nous est faite par la directrice, le docteur Alessandra Minetti. Ce musée, inauguré en 1997 (certains objets se trouvaient jusque-là au musée archéologique national de Florence), expose de façon extrêmement intéressante les découvertes faites sur la commune et en particulier dans la nécropole étrusque des Pianacce. Il présente même depuis 2011 des découvertes faites en 2010, fier d’avoir pu effectuer en un temps record le nettoyage, la restauration et l'étude du matériel archéologique, permettant ainsi à la population de profiter au plus vite de ces découvertes. Ceci n’est possible que grâce à la collaboration exemplaire entre la commune, la direction du musée, et le Groupe archéologique Etruria qui effectue les fouilles.
Nous enchaînons ensuite sur une visite guidée en
italien du
labyrinthe de Porsenna situé à
côté de la cathédrale : c’est
une illustration brillante de la maitrise de l’hydraulique
par les Etrusques. Pour alimenter cette cité
perchée, l’eau de pluie, naturellement
filtrée par le sol, était drainée dans
120 m de galeries souterraines et stockée dans des
réservoirs. Cette technique permettait de constituer une
réserve d’eau disponible toute
l’année, qu’il était facile
ensuite de récupérer à partir de
puits. Après avoir parcouru ces galeries, nous
débouchons dans une grande citerne
voûtée, construite à
l’époque romaine à 12 m de profondeur,
depuis laquelle nous accédons au Torre Campanaria,
le
clocher de la cathédrale située à
quelques mètres, pratiquement édifié
sur la citerne. Du sommet, nous admirons le panorama
jusqu’aux lacs de Chiusi et de Trasimène.
L’après-midi, après un pique-nique dans les jardins de l’abbaye, nous rejoignons le village de San Giovanni d’Asso, pour une visite de l’église San Pietro in Villore, avec Monsieur Claudio Senesi, l’ingénieur architecte qui en a fait l’étude. Sous cette petite église du XIIe s. se trouve une crypte parfaitement conservée, divisée en trois petites nefs reposant sur sept colonnes. A l’origine on y accédait de l’extérieur. Elle est l’un des témoignages précieux de l’architecture des crêtes siennoises.
Le matin, la visite du Musée Archéologique Etrusque de Chianciano Therme nous est faite par le directeur, le docteur Giulio Paolucci, auteur de plusieurs ouvrages sur les Etrusques. Il s’agit comme à Sarteano d’un musée municipal, créé en 1997, travaillant en collaboration avec l’association Geoarchéologique locale avec laquelle il propose de multiples activités à la population. Ce musée présente lui aussi de façon remarquable les découvertes faites autour de Chianciano, avec la plus importante collection de canope, vases funéraires à forme humaine, reflétant la créativité étrusque. Il met aussi l’accent sur la position de la femme Etrusque et sur le rôle des banquets.
L’après-midi, nous rejoignons Pienza pour une visite du centre historique, inscrit au Patrimoine de l’Unesco. Cette petite ville, à l’origine une bourgade, vit naître le Pape Pie II qui y fit construire une cathédrale, un Palais épiscopal et une place.
Nous poursuivons par la visite de Montepulciano avant de nous rendre à la cave Gattavecchi où nous avons rendez-vous en fin de journée. Les viticulteurs, passionnés par l’histoire de leur région et des Etrusques qui y cultivaient déjà la vigne, nous font découvrir la fabrication du Vino Nobile, un des vins les plus renommés de la Toscane. Nous parcourons ensuite la cave jusqu’à … une tombe étrusque (en forme de maison avec un plafond à deux pentes) parfaitement conservée dans laquelle nous descendons par l’escalier d’origine, encore intact. Ici le passé et le présent s’entremêlent constamment. La visite se termine, bien entendu, par une dégustation.
Le matin, nous quittons l’hôtel très tôt pour Sienne, sur le chemin du retour. Nous commençons par le complexe muséal (Complesso museale) réalisé dans l’ancien l’hôpital Santa Maria della Scala (XIIIe s.), un des plus anciens hôpitaux d’Europe, situé face à la cathédrale et transformé en musée. A l’origine, il accueillait les pèlerins et recueillait les enfants abandonnés. Un guide nous commente en français les fresques de la salle des pèlerins (réalisées par Vecchietta et Domenico di Bartolo), particulièrement intéressantes parce qu’elles illustrent, avec réalisme et un grand souci du détail, la vie hospitalière du XVe s. Nous poursuivons avec la visite du musée archéologique intégré dans ce complexe muséal.
Après un pique-nique, chacun visite librement Sienne, inscrite aussi au Patrimoine de l’Unesco. Le choix est difficile : la Cathédrale, la piazza del Campo, étonnante place inclinée en forme de coquille Saint-Jacques (où se joue le célèbre Palio : une périlleuse course à cheval au cours de laquelle les cavaliers, représentant les dix-sept quartiers de la ville, s'affrontent deux fois par an, en juillet et en août, depuis 1590), les basiliques et les palais…
Il a plu sur Sienne dès le début de
l'après-midi. Alors, pas de flâneries dans les
petites
rues parmi des imperméables bariolés de touristes
japonais.
Mais nous sommes allés au gré de nos envies, nous
abriter, qui à la Libreria
Piccolomini, qui à la crypte de la
Cathédrale pour admirer les fresques du XIIe
siècle, mises au jour en 1999, aux magnifiques couleurs
intactes et aussi au Baptistère San
Giovanni et au
Musée dell'Opera. Il a bien fallu choisir pour
repartir
à l'heure dite vers la Corrèze !
A 19 h, le séjour en Etrurie se termine, les esprits sont pleins de souvenirs merveilleux et prêts à recommencer... Une ambiance extrêmement sympathique a régné tout au long de ce voyage qui restera, c’est certain, dans nos mémoires.